Les médias parlent trop peu de la guerre civile qui sévit en Ethiopie depuis 2020 et affecte gravement la vie de l’Eglise orthodoxe tewahedo.
Les moines et moniales du Tigré (nord de l’Ethiopie) ont surmonté de nombreux défis, notamment le régime communiste et la guerre civile. Cependant, ils sont aujourd’hui menacés par une crise existentielle qui pourrait entraîner l’abandon de monastères qui ont survécu pendant des générations malgré toutes les turbulences de l’histoire.
La sécheresse, les conditions météorologiques exceptionnelles, notamment les fortes pluies hors saison qui ont détruit les cultures juste avant les récoltes, la guerre civile sont autant de facteurs qui ont contribué à une situation de pénurie alimentaire extrême. Dans les zones frontalières contestées, les circonstances politiques ont provoqué l’exil des moines, en particuliers les moines tigréens de Waldebba, le Mont Athos de l’Ethiopie. La zone a été occupée par des milices qui ont forcé les moines tigréens à partir. Depuis trois ans, les moines au nombre d’environ 1000 vivent avec très peu de soutien et se sentent délaissés et découragés. Leur souhait de retrouver leur ancien mode de vie dans leur monastères ne pourra pas se réaliser tant qu’un accord politique n’est pas trouvé.
La plupart des monastères sont des centres d’éducation traditionnelle, accueillant des centaines, voire des milliers d’étudiants, qui peinent maintenant à obtenir suffisamment de nourriture afin de poursuivre leurs études. Les abbés des monastères qui devraient se concentrer sur des activités spirituelles sont obligés de passer la plupart de leur temps à mendier de la nourriture auprès des populations urbaines voisines pour essayer d’assurer la survie de leurs communautés monastiques.
Ces communautés suivent un mode de vie très ascétique. La réduction des ressources alimentaires met la vie des membres des communautés en danger, en particulier la vie des ermites et des moines âgés.
Les moines et moniales et de nombreux novices ont tout donné pour le service de Dieu, leur enthousiasme et leur engagement sont impressionnants. Ils ont choisi un style de vie qui s’identifie à la souffrance du Christ, mais nous ne pouvons pas pour cette raison les abandonner et les laisser mourir de faim.
(extraits d’un rapport du professeur J.G. Persoon, professeur associé à l’université d’Addis-Abeba et diacre)
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